Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Hommage à Didier Bezace disparu le 11 mars 2020, à l’âge de 74 ans

Le Syndeac rend hommage à Didier Bezace, acteur, metteur en scène, directeur de théâtre, disparu mercredi 11 mars 2020, à l’âge de 74 ans.

Le Syndeac rend hommage à Didier Bezace, acteur, metteur en scène, directeur de théâtre, disparu mercredi 11 mars 2020, à l’âge de 74 ans.

 

Cofondateur en 1970, avec Jean-Louis Benoît et Jacques Nichet du Théâtre de l’Aquarium à La Cartoucherie de Vincennes, il participe jusqu’en 1997 à la cogestion du théâtre et de son activité ainsi qu’à tous les spectacles de la compagnie en tant qu’auteur/acteur/metteur en scène, revendiquant dans le sillage de Mai 68 un théâtre militant contemporain. 

 

Sur proposition de Jack Ralite, il est nommé en juillet 1997 à la direction du Théâtre de La Commune, centre dramatique national d’Aubervilliers qu’il dirige jusqu’en décembre 2013. Menant pendant 16 ans un projet à la fois populaire et exigeant, fondé sur une démarche de création, une recherche de formes spécifiques au théâtre, il a voulu que cette démarche soit la plus accessible et joyeuse possible pour le public.

 

Grand lecteur, spectateur curieux, amoureux des livres, comme des beaux scénarii de films, il aimait raconter des histoires, partager son amour des grands textes (L’Ecole des Femmes, Molière, 2001 /Les Fausses Confidences Marivaux, 2011) comme de ses découvertes dramatiques (Daniel Keene, Hristo Boytchev, Ludmilla Razoumovskaïa…) ; il aimait aussi mettre en scène des œuvres fortes qui n’avaient pas été écrites pour le théâtre – romans, films, écrits sociologiques (Pierre Bourdieu, Hanif Kureshi, Antonio Tabucchi, Horatiu Malaele, David Garnet…).

 

Didier Bezace, tout en continuant son métier d’acteur au théâtre, au cinéma (dans une trentaine de films dont L.627 de Bertrand Tavernier ou La Petite Voleuse, de Claude Miller), à la télévision ou dans les nombreux documentaires auxquels il a prêté sa voix, a toujours privilégié la création théâtrale : il a mis en scène de nombreux spectacles dont La Noce chez les petits bourgeois suivie de Grand’peur et Misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht (Prix de la critique de la mise en scène en 1995), La Femme changée en renard d’après David Garnett (Molière de la révélation théâtrale), Pereira prétend d’après Antonio Tabucchi.  En 2001, il crée L’École des Femmes de Molière dans la Cour d’honneur du Palais des papes pour le Festival d’Avignon. Molière de la meilleure adaptation et de la mise en scène en 2005 pour la création de La Version de Browning de Terence Rattigan, il met également en scène Chère Elena Sergueïevna de Ludmilla Razoumovskaïa, La maman bohême suivi de Médée de Dario Fo et Franca Rame, Conversations avec ma mère d’après un scénario de Santiago Carlos Ovés qu’il a interprété aux côtés d’Isabelle Sadoyan, Les Fausses Confidences de Marivaux, Que la noce commence d’après le film d’Horatiu Malaele et La dernière neige d’Hubert Mingarelli où il est seul en scène. Il reçoit en 2011 le Prix du Théâtre décerné par la SACD.  Puis en 2014, il met en scène Marguerite Duras, les trois âges, un triptyque composé de Marguerite et le président, Le Square et Savannah Bay au Théâtre de l’Atelier. Emmanuelle Riva obtient le Prix Beaumarchais de la meilleure actrice, décerné par le Figaro, pour son rôle dans Savannah Bay.

 

L’homme, intransigeant pour lui avant même de l’être pour d’autres, porté par la force de ses convictions, qu’il savait affirmer sans se soucier des modes ou du « politiquement correct », passionné à la limite de la rage, engagé jusqu’à l’épuisement, était insatiablement curieux, profondément intègre, véritablement généreux et élégant dans son rapport au monde.

 

Nous tenons à saluer son parcours, son engagement pour l’art et la culture, son militantisme.

 

Le Conseil national présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

 

Communiqué du 17 mars 2002 (pdf)

Lisez aussi...

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.