Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Crise du spectacle vivant : Lettre d’alerte du Syndeac aux députés et sénateurs des commissions culture

Le Syndeac, syndicat des entreprises culturelles de service public, adresse une lettre ouverte aux parlementaires, députés et sénateurs, pour alerter sur la crise structurelle du spectacle vivant public en France. La saison artistique 2022-2023 a été marquée par une réduction significative de l'offre de spectacles, mettant en péril la diversité artistique et l'emploi dans le secteur. Le Syndeac propose deux pistes de réflexion : l'augmentation des crédits du programme 131 et une mission d'expertise sur la DGF pour les collectivités territoriales. Le syndicat appelle à une mobilisation urgente pour soutenir les entreprises culturelles et garantir l'accès à la culture pour tous les publics.

Paris, le 13 février 2024
 
 
Objet – Crise structurelle du spectacle vivant public et propositions pour en sortir : le Syndeac au travail avec les élus
 
Madame, Monsieur, les parlementaires, député(e)s et sénateur(trice)s,
 
Le spectacle vivant est en crise de financement public et celle-ci menace à très court terme la diversité artistique qui fait l’originalité de notre pays. En ce début d’année, le Syndeac souhaite travailler avec les parlementaires, députés et sénateurs, pour proposer des pistes de réflexions structurelles permettant de sortir de ce qui n’est plus une crise conjoncturelle mais véritablement structurelle.
 
La saison artistique 2022-2023 est inédite en raison d’une réduction  particulièrement forte de l’offre de spectacle public sur notre territoire. Nous estimons entre 25 et 50% la baisse des moyens consacrés soit à la programmation, soit à la production de spectacles. Cette baisse est parfois insidieuse et peu visible du public car elle se matérialise par des projets de moindre envergure, avec moins d’artistes sur scène, et produit un impact sur l’emploi du secteur, qui est par nature non délocalisable. Les équipes artistiques paient alors un lourd tribut à cette situation. 
 
Les collectivités territoriales, qui financent à 70% les politiques publiques de la culture, sont victimes depuis longtemps de la perte de leur autonomie budgétaire (ressources fiscales en baisse, DGF non indexée sur l’inflation…) qui contraint certaines d’entre elles à baisser la part qu’elles consacrent à leur politique culturelle. Ce mouvement de fond, qui s’amplifie chaque année, est aggravé par les crises inflationniste et énergétique.
 
Celles-ci impactent depuis plusieurs mois l’activité de nos adhérents et adhérentes et menacent à très court terme la survie financière d’un bon nombre d’entre eux. La majorité des grands labels nationaux (Scènes nationales, Centres dramatiques nationaux, Centres de création musicale, etc.) affichent un déficit pour l’année 2023. Cette situation, jamais vue jusqu’alors, provoque un resserrement très fort dans l’activité de création, de production et de diffusion des équipes artistiques, au modèle encore plus fragile.
 
Nous voyons deux pistes de réflexion auxquelles nous souhaitons vous associer. La première n’est pas nouvelle : il s’agit de doter le programme 131 – Création de crédits supplémentaires dans le cadre d’une loi de finances rectificative. La loi de finances 2024 – comme les précédentes – ignore en effet totalement la réalité que nous venons de décrire, débloquant seulement 9 millions d’euros pour un nouveau Plan (“Mieux produire, mieux diffuser”) s’appliquant à l’ensemble des acteurs du spectacle là où les besoins pour le seul périmètre de nos membres s’élèvent à plus 50 millions d’euros – hors négociations salariales qui s’imposent pourtant et dont les conséquences financières sont particulièrement importantes.
 
La seconde piste, quant à elle, est entièrement concentrée sur les collectivités territoriales. Afin de consolider leurs budgets et leurs engagements de politique culturelle, nous soumettons l’idée de la mise en place d’une mission confiée à un parlementaire – accompagné des services de la Cour des comptes – pour expertiser le déploiement de la DGF au service des collectivités portant des ambitions réelles en faveur de la culture. Nous travaillons avec toutes les associations d’élus sur ce sujet pour que des solutions budgétaires soient trouvées dans la perspective de la loi de finances 2025.
 
Comme vous le voyez, le Syndeac est au travail pour que les entreprises culturelles de service public puissent sortir de cette période de survie financière pour atteindre une période de gestion saine et d’accomplissement serein des missions d’intérêt général qui leur sont confiées. 
 
C’est dans ce cadre que nous pourrons pleinement nous saisir de la question de la ruralité à laquelle nos adhérents et adhérentes sont très sensibles, tout comme ils sont mobilisés au service de tous les publics sur tous les territoires.
 
Le chantier budgétaire est vaste et nous espérons que Mme Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture, pourra répondre aux enjeux.
 
Notre équipe, nos adhérentes et nos adhérents répartis sur l’ensemble du territoire, espèrent pouvoir compter sur votre engagement et votre soutien dans cette perspective.
 
Restant à votre disposition pour échanger dans le cadre d’un rendez-vous, je vous prie de croire, à l’assurance de ma parfaite considération.
 
 
Nicolas Dubourg,
Président du Syndeac
 
 
 

Lisez aussi...

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.