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Coupes budgétaires… et le pass Culture ?

Depuis son origine, le Syndeac a critiqué le dispositif du Pass culture, et notamment la part individuelle ainsi nommée aujourd’hui, par opposition à la part collective plus récemment créée.

La politique des bons d’achat en lieu et place d’une politique publique de médiation et d’exigence artistique fragilise le service public de l’art et de la culture. La part budgétaire consacrée à ce dispositif présidentiel a progressé de manière exponentielle, passant en 6 ans de zéro à plus de 250 millions sur le budget du ministère de la culture. Ces montants sont complétés par une dotation de plus de 50 missions au ministère de l’Éducation nationale. Plus de 300 millions consacrés à ce projet, alors qu’en 70 ans de politique culturelle de la décentralisation, le budget alloué par l’État au spectacle vivant (aide aux lieux et aux équipes artistiques) n’a jamais pu dépasser 280 millions.

Au-delà de ce comparatif, le Syndeac, avec les organisations d’employeurs du spectacle vivant public, n’a de cesse de demander des comptes :

→ des comptes quant à la structuration juridique du Pass culture, gérée par une société privée dite « société par action simplifiée » (SAS), pour porter une politique soi-disant publique. Les subventions exceptionnellement importantes mettent en cause ce modèle, la Cour des Comptes l’ayant  vertement critiqué. 

→ des comptes quant aux personnels recrutés et à leur rémunération. Les personnels affectés au Pass culture sont plus nombreux que ceux dont disposent la Drac Ile de France. Comparaison saisissante de l’affaiblissement de l’Etat et des dangers des externalisations à répétition que ce modèle sous-tend.  

→ des comptes enfin, sur le dispositif lui-même. L’absence de concertation sérieuse avec les professionnels avant la mise en place du Pass et de ses plus récentes évolutions, interpellent.

Plus de 6 ans après son déploiement, l’absence de toute évaluation indépendante constitue à n’en plus douter, une forme de dissimulation publique.

Alors que la politique des coupes budgétaires menacent tout l’écosystème du spectacle vivant public, ces questions ne peuvent plus rester sans réponse.​ La Cour des comptes nous a entendu et y a largement fait écho dans sa mission ; le Sénat, qui a lui aussi conduit un rapport sur le sujet, en a tiré des conclusions similaires. Mais rien ne se passe. 

Certes, à la surprise générale, la nouvelle ministre de la culture, Rachida Dati, a exprimé des critiques vives quant à l’inefficacité du dispositif. Mais alors que les coupes budgétaires imposées par Bruno Le Maire s’attaquent à la politique de la création artistique, aucun ciblage n’est fait sur le Pass culture. 

C’est la raison pour laquelle, avec les Forces musicales, Profedim et le SNSP, le Syndeac a pris l’initiative de saisir Eric Coquerel, Président de la commission des finances à l’Assemblée nationale. Doté de pouvoirs importants de contrôle de l’exécutif, nous souhaitons que la commission des finances se saisisse de cette question, et, le cas échéant, permette des redéploiements budgétaires indispensables au spectacle vivant public. 

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