Photo : C. Thersiquel – résidence du saxophoniste Guillaume Perret au théâtre de Cornouaille
La proposition de loi sera présentée en séance le 9 mai, tandis que le comité de pilotage s’organise en groupes de travail et de concertation afin de produire un cadre juridique, budgétaire, administratif et social de ce regroupement, mais également d’en trouver les financements… et l’immobilier.
Après le rapport de Rock Olivier Maistre « Rassembler la musique – Pour un centre national » publié en novembre 2017, la mission parlementaire confiée aux députés LREM Émilie Cariou et Pascal Bois s’est achevée en février 2019 par la remise d’un rapport au Premier ministre, intitulé « Mission de préfiguration du Centre National de la Musique ».
A sa remise, le Premier ministre a confirmé la volonté du Gouvernement de créer un « nouvel établissement public unique, le Centre national de la musique, regroupant tous les leviers d’action publique hors secteur subventionné et d’observation et d’évaluation de ce secteur, aujourd’hui assurés par différentes structures* ». L’objectif est « d’accroître la cohérence de l’action publique » en matière de spectacle vivant et enregistré musical. Les principaux enjeux de cette réorganisation sont :
– La préservation et la promotion de la diversité culturelle (modèle français) ;
– Le soutien à la filière industrielle ;
– La mise en place d’une politique territoriale ambitieuse, notamment en matière d’éducation artistique et culturelle, qui parvienne à fédérer le secteur dans toute sa diversité et à nouer des alliances avec les interlocuteurs locaux, en particulier les collectivités.
Édouard Philippe a également annoncé la prochaine la création d’un comité de pilotage installé par le ministère de la culture pour une mise en place opérationnelle de l’établissement au 1er janvier 2020, après une phase d’amorçage en 2019.
Le 21 mars, le ministre de la culture, Franck Riester, a indiqué avoir confié à l’inspectrice générale des affaires culturelles, Catherine Ruggeri, la présidence du CNM, voué à être « un dispositif d’aide à la création » à l’instar du CNC pour le cinéma qui s’inscrirait en complément des politiques culturelles et de l’action des Drac. Le CNM, bénéficie prétendument de 5 millions d’euros en vue des préparatifs de son lancement en janvier prochain. Outre la création d’un comité opérationnel, madame Ruggieri a promis une réelle concertation, avec la mise en place d’un comité élargi regroupant toute la filière du monde musical (y compris les collectivités territoriales) qui sera amené à se réunir tous les 2 ou 3 mois.
Le comité opérationnel regroupe quant à lui les structures qui ont vocation à être fédérées par le Centre national de la musique : le CNV, le FCM, l’IRMA et le Bureau export. Le comité comprendra également la DGMIC, qui sera « chef de file et assurera le pilotage ministériel du projet », mais aussi la DGCA et le secrétariat général du ministère de la culture. Il appartiendra aux groupes de travail qui seront installés de produire un cadre juridique, budgétaire, administratif et social en vue de ce regroupement, mais également d’en trouver les financements.
Du côté du Parlement, Pascal Bois a été désigné rapporteur de la proposition de loi relative à la création du Centre national de la musique qui sera présentée fin avril en commission culture en vue d’un examen en séance le 7 mai. Le texte a vocation à être centré sur l’essentiel : la naissance d’un nouvel EPIC sous tutelle du ministère de la culture (le Conseil d’administration et la présidence seront nommés par le ministère). Nos contributions sur une première version du texte sont attendues pour le 12 avril.
Le Syndeac continuera de rappeler les fondamentaux exprimés dans la contribution de l’Usep-SV et notamment le besoin de distinguer clairement les éléments relevant de la DGCA (financement du fonctionnement des ensembles, des établissements, des résidence) et ceux relevant du CNM. Nous nous intéresserons également particulièrement à l’équilibre de nouvelle gouvernance et aux modifications du règlement d’intervention.