communiqué de presse intersyndical
Après l’austérité et l’illusion de l’argent magique, la perspective d’un funeste budget 2026. Les organisations professionnelles dénoncent coup sur coup un effet d’annonce vide de sens et une menace existentielle pour la culture.
Depuis des mois, les organisations professionnelles représentatives du spectacle vivant et des arts visuels – salarié·es comme employeurs – alertent la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur la dégradation rapide du service public de la Culture. Malgré les mobilisations et les demandes répétées de dialogue, la ministre reste sourde aux signaux d’alerte.
Alors que 150 millions d’euros ont été retirés du budget de la création artistique en deux ans, la ministre continue d’affirmer qu’aucun financement ne manquerait. Sur le terrain, la réalité est tout autre : effondrement des coproductions, chute de la diffusion, abandon de l’éducation artistique, fermetures d’écoles d’art, conservatoires fragilisés, suppressions d’emplois dans tous les corps de métier
Mieux Produire Mieux Diffuser : un tour de passe-passe budgétaire
Le 7 juillet, à la veille du discours de politique générale et en pleine saison des festivals, la ministre annonce un soutien de 6 millions d’euros supplémentaires via le programme « Mieux Produire, Mieux Diffuser ». Or cette enveloppe, déjà inscrite au budget, dépend de financements croisés avec les collectivités territoriales, lesquelles, étranglées par la loi de finances 2025, ont déjà procédé à des coupes massives dans leurs politiques culturelles. Comment pourraient-elles abonder à parité à ce programme à mi-année ?
En l’absence d’une loi de finances rectificative, cette annonce fragilise d’autant plus les autres lignes budgétaires. L’aide promise à quelque 130 structures – choisies sans transparence et en excluant, une fois encore, les festivals et les équipes artistiques – se fera au détriment de milliers d’autres acteurs et actrices du secteur.
De l’affichage, pas de politique
Aucune réponse n’a été apportée aux sollicitations des organisations professionnelles face à la gravité de la situation. Aucun engagement clair pour des outils comme le Fonpeps. Aucun cap stratégique pour la Culture publique, dans un contexte où déjà, la moitié des collectivités territoriales ont réduit leur budget culture en 2025.
Le moment de vérité : vers un budget 2026 de tous les périls
Au moment où les premiers arbitrages budgétaires sont rendus par Matignon pour 2026, nos inquiétudes sont majeures voire redoublées : moins 200 millions sur la mission Culture, moins 900 millions sur la cohésion des territoires, un effort des collectivités territoriales – déjà exsangues – attendu à hauteur de 5,3 Mds€ (Dont 1,1Mds€ sur le concours de l’État à ces collectivités).
Notre secteur a besoin d’une politique culturelle ambitieuse, cohérente et construite avec les acteurs du terrain. Réduire le financement de la culture n’est pas un gain budgétaire, ni même une économie immédiate, mais un pari perdant sur l’avenir de notre société.